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Une Miss bien dans son métier d’éleveuse

Lucile Sarazin est responsable du troupeau laitier du lycée de Crézancy.

Lucile Sarazin, qui n’a pas grandi dans une ferme, exerce avec passion son poste de responsable du troupeau laitier du lycée agricole et viticole de Crézancy (Aisne).

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Cette nuit, Lucile Sarazin dormira sur ses deux oreilles. Depuis trois jours, elle veillait sur une vache gestante de jumeaux. Sous nos yeux, elle vient d’aider, d’un geste assuré, la simmental à vêler. Puis elle a saisi de la paille pour réchauffer l’un des deux mâles qui a vite repris souffle. À 24 ans, la jeune femme est responsable du troupeau laitier du lycée agricole et viticole de Crézancy (Aisne), un élevage de 70 bêtes. Bonne élève, elle s’oriente d’abord vers une première littéraire. Mais la filière ne plaît pas à la lycéenne qui vit à l’époque dans les Ardennes chez sa mère. « Nous habitions face à une exploitation laitière de 250 vaches. J’y allais tous les soirs et le week-end », se remémore-t-elle. C’est là qu’elle prend goût au métier d’éleveur.

Elle décide de s’inscrire en bac STAV à Crézancy, près de chez son père, employé dans le BTP, puis poursuivra en BTS Asce (analyse et conduite des systèmes d’exploitation). Diplôme en poche, elle part travailler en Suisse pendant un an dans un élevage de 135 montbéliardes. À son retour, elle apprend que son ancien lycée recherche un responsable de troupeau laitier. Elle postule et décroche le poste en mai 2022. La vachère s’occupe désormais de la gestion de l’élevage de A à Z : reproduction, alimentation, suivi sanitaire, etc. et ne compte pas ses heures, une cinquantaine par semaine.

Entraîner les élèves au TIEA

Et une fois chez elle, elle avoue garder encore un œil sur la caméra du troupeau. « Avec du vivant, difficile de faire la part des choses », sourit-elle.

La jeune femme aime voir des amis, « mais je ne sais jamais à quelle heure je vais pouvoir les rejoindre ». Cependant, pas question de sortir les week-ends d’astreinte (un sur deux). Depuis l’âge de 7 ans, Lucile s’adonne à la danse country. Elle la pratique deux fois par semaine, histoire de « se défouler ».

Très impliquée et investie, l’éleveuse réalise même du bénévolat sur son lieu de travail : « Deux soirs par semaine, je prépare des élèves au trophée international de l’enseignement agricole. Je leur montre comment laver les vaches, les manipuler, etc. ». Et quelle fierté l’an dernier, quand elle a vu ses protégés rafler le podium à Paris ! « Toutes ces heures d’entraînement ont été récompensées », souligne celle qui veut transmettre sa passion de l’élevage aux plus jeunes.

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